- Alix F. Caruso
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Date d'inscription : 04/04/2021
Alix F. Caruso // Wrath (TC Ariane)
Alix Giulia « Falco » Caruso
33 ans• 06/06/1988 • F • 175cm • Yeux : noisette à la naissance, désormais dorés, à cause de son don • Cheveux : acajouResponsable de sécurité en intérim
EX LAPD SWAT // Sicilienne // A l’air plus jeune que ce qu’elle est // Souvent avec un briquet coincé contre la paume avec l’annulaire et l’auriculaire // Allume ledit briquet pour aucune raison // En possède une petite collection, pas les siens à la base // Possède un Sieg Sauer (P229) et deux Beretta 92// Pilote d’hélicoptère // Ancienne trapéziste et funambule // Porte toujours une croix montée sur une chaine en or + des plaques militaires (pas les siennes) // Cleptomane diagnostiquée // Souffre d’un trouble explosif intermittent // Déclarée inapte à refaire partie des services de police ou de l’armée (ne le sais pas) // Beaucoup de mal à rester assise sans remuer // Fait craquer doigts et poignet tout le temps // A souvent les mains recouvertes de bandages et autres pansements // Tatouage tribal sur l’épaule et le bras gauche // Fine cicatrice le long de la tempe droite // Cicatrice en travers du ventre, juste en dessous du nombril // Brulure qui s’étend sur le haut de sa cuisse gauche + cicatrice d’impact de balle // Parle italien, anglais, rudiment d'espagnol et de vietnamien
Œil d’Horus
Dans la mythologie, Horus, dieu faucon, est un dieu protecteur et guérisseur. Il représente l’enfant qui surmonte toujours les difficultés de l’existence. Et va savoir pourquoi, ça fait plusieurs siècles qu’il est dévoué à la protection de ta famille, un membre par génération. Et c’est tombé pour ta pomme.
Encore une fois, faudrait voir à pas y voir plus loin que ce qu'il en est vraiment. Tu le sais, tu t'es suffisamment renseignée, il n'y rien de divin dans le fonctionnement des dons, quoi qu'en disent deux trois illuminés. Seulement voila, quelque part chez tes ancêtre, y'a un clampin qui a fait une connexion avec le panthéon égyptien, et depuis, personne n'a jugé bon de le corriger. La vérité, c'est que c'est plus gratifiant de se dire placée sous la protection d'un dieu que de faire porter le chapeau à une mutation génétique.
La théorie n’est pas vraiment compliquée. Quand ta vie est gravement menacé, le don, normalement dormant, se réveille. Les manifestations sont diverses, mais la plupart du temps, ça signifie une impression de chaleur dans les cervicales et l’apparition dans ton champ de vision d’un faucon pèlerin, peu importe que tu trouves en bord de mer ou dans le désert. Au début, t’as cru que tu hallucinais. Mais en fait non, t’es pas la seule à voir le piaf débarquer de nulle part, et repartir aussi vite qu’il est venu.
Ce n’est pas pour autant miraculeux, faudra pas voir à te prendre pour Jésus non plus. Concrètement, ça touche surtout aux probabilités. Une fois actif, tout évènement susceptible de bien tourner tournera bien. Ça ne veut pas dire que cela sera sans conséquences. Le but est de garder en vie le porteur, peu importe les sacrifices. Il ne prend donc pas en compte toutes les infirmités que pourraient causer les conséquences de la déviation de cette balle qui aurait du toucher ton cœur.
Ton don t’évite donc, en principe, toutes les blessures mortelles, pour autant que cela soit plausible. Le coup de couteau que tu viens de prendre dans le ventre, tu va le sentir passer correctement. Seulement, la lame à dévié de sa course et te perforera l’utérus au lieu de te déchirer l’estomac. Alors d’accord, depuis, t’es stérile.
Mais t’es en vie.
Et tes capacités de guérisons sont étrangement plus élevées que la normale.
En conséquence, t’as besoin de dormir, beaucoup. Minimum 10h par nuit, 12h si tu veux être complétement fonctionnelle. Ce, même les jours ou il ne s’active pas, qui sont heureusement plus nombreux que l’hypothèse contraire. Et oui, même en position dormante, il faut croire que ça fatigue d’avoir un dieu occupé à veiller sur toi. L’avantage c’est que t’as jamais trop de souci pour t’endormir, du coup. Le problème c’est que quand tu peux pas t’octroyer le luxe des dix heures à rêver, tu te tapes des violentes crises de narcolepsie. Qui viennent sans prévenir, juste les yeux qui picotent un peu, une forte envie de bailler, et ton corps qui décide de mettre le système en veille, que tu sois entrain de conduire, de marcher, de tirer. C’est un peu handicapant.
Les fois où il se déclenche, c’est pire. T’as l’impression d’être passée sous une moissonneuse batteuse, qui aurait fait un créneau sur ton cadavre. La fatigue devient suffisamment supportable, et si ton corps guéris très bien en surface, tu mets un temps fou à retrouver ton énergie.
Au fait, j’ai précisé ? T’as aucun contrôle dessus. Heureusement que t’es pas suicidaire.
Rapport d’incident
TW : certains passages de cette histoire peuvent être violents pour les lecteurs sensibles. Vous voilà prévenus !
« Giulia ! »
Tes mains lâchent la barre en bois.
Tes doigts qui s'ouvrent, doucement et le poids de ton corps qui t'entraîne vers le sol, toujours plus vite, toujours plus fort.
Tu te sais incapable de lutter contre cette gravité qui te saisit par le bras pour te faire chuter. Depuis le temps, tu as appris à jouer avec, à glisser sur ses ailes pour mieux rebondir.
Les index de Sandro se glissent autour de tes chevilles, et voilà que tu t'envoles à nouveau, l'espace de quelques instants. Trop haut pour retrouver l'équilibre de ton balancier, tu raidis tes muscles, fléchis les jambes pour pivoter dans les airs.
C'est le filet de sécurité qui t'ouvre son étreinte à l'arrivée.
Sandro te suit quelques secondes après. Le poids de son corps qui s’échoue à côté du tien te fait rebondir doucement. Un éclat de rire t’échappe.
C'est Tom, à l'entrée du chapiteau, les poings posés sur les hanches et l'air faussement fâché qui a hurlé ton nom et volé les précieuses secondes qui t'ont fait rater ta figure. Ton cœur bat encore dans tes oreilles quand tu te redresses avec un sourire, pour lui demander ce qui te vaut cet air mécontent, pourtant très au courant que c’est parce que tu t’es amusée à changer son code de téléphone quand il avait le dos tourné.
Il n’a pas le temps de s’approcher que t’es déjà en train de cavaler, ton cadet sur les talons. Trop tard pour aller te percher en haut de la structure. Il grimpe plus vite que toi de toute façon.
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Les bras croisés sur la poitrine, tu plantes tes iris noisette dans le regard dur du vigile qui vient de te tirer sans ménagement dans un bureau. Ton sac est échoué sur la table entre vous. Ce n’est pas la première fois que tu te fais attraper alors que t’es occupée à dérober des trucs. T’as déjà essayé de l’expliquer. T’y peux rien. Ça te prend d’un coup. Une drôle de sensation d’excitation, le corps qui se tend, les yeux qui dardent des regards curieux d’un côté à l’autre du rayon. L’euphorie qui vient après, une fois que t’as réussi à foutre le camp avec ton butin.
L’après est rarement aussi agréable. La vague de culpabilité qui te pèse sur les épaules. La détresse qui chasse la clarté qui te prend quand tu refermes tes doigts sur l’objet de ta convoitise.
Elle ne va pas t’aider, cette attitude de défi.
T’as beau n’avoir que treize dans, tu vas finir au poste de police, cette fois. On va même t’envoyer voir un psychologue.
T’as treize ans, et t’es cleptomane.
L’univers a quand même un sens de l’humour plutôt tordu. Les rumeurs sur les gens du voyage vont suffisamment bon train sans que tu sois prise d’impulsions bizarres qui te filent l’envie brusque de vider les poches du clampin que tu viens de croiser.
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T'es perdue dans tes souvenirs, le menton posé dans ta main, les yeux qui s'égarent de l'autre côté de la fenêtre.
T'as plus l'habitude des salles de classe, après tant d'années à faire l'école à la maison. Ça te fait bizarre, d'être sortie de l'atmosphère du cirque.
Fini les gens qui parlent fort, fini les déplacements en long et en large du pays, fini les week-ends de représentation, le popcorn qui avait meilleur goût quand vous le preniez sans payer, ton corps meurtri par les répétitions.
Fini les lever aux aurores, les cabrioles dans le filet de sécurité, les longues tablées, fini cette espèce de famille nombreuse terminée au chatterton.
Il n'y a plus que les jumeaux et toi.
Tu ne peux pas en vouloir à tes parents.
Tu t'es fait à la vie à Los Angeles, à ce retour à la normalité, même si tu dois avouer que la vie loin des trapèzes te manque un peu. Tu te rattrapes sur la corde à nœud du gymnase.
And if somebody hurts you
I wanna fight
« Et on dit merci à Caruso, parce que grâce à elle vous allez me faire cent pompes de plus »
Tu grognes, en te mettant en position sous les regards assassins de tes camarades. Tu vas prendre pour ton grade tout à l’heure, mais t’en as pas grand-chose à cirer. Ils auront toujours quelque chose à redire, de toute façon. Le problème principal ce n’est pas spécialement ta capacité à discuter les ordres ou tes brailleries. Y’en a quelques-uns qui sont pire que toi sur ce plan-là.
Non, le nerf de la guerre, c’est ton tour de poitrine. T’esquisses un sourire narquois en voyant Martinez s’effondrer par terre, incapable de continuer l’exercice alors que l’instructeur l’invective en espérant qu’il finisse par se relever.
Il ne se relèvera pas.
T’en as chié longtemps, avec cette administration misogyne. Ça a commencé au lycée, déjà. Votre équipe de football avait beau avoir de meilleurs résultats que toutes les autres équipes masculines, vous avez du vous battre pour arracher les opportunités qu’on offrait sur un plateau d’argent aux autres.
T’as jamais arrêté de te battre. C’est ça qui a plu aux recruteurs sûrement, assez pour qu’ils te filent une bourse.
T’es pas restée longtemps à l’université. Le temps de boucler un diplôme sur trois ans, une formation en lettres anciennes, qui n’avait rien à voir avec ce que tu visais, mais t’as toujours trop aimé la poésie pour aller t’enfermer dans un cursus qui ne t’intéressait pas. Diplôme en poche, et tes 21 ans enfin atteint, t’as débarqué chez les flics la bouche en cœur.
Ton diagnostic a fait crisser quelques dents, mais t’as réussi à passer les phases de recrutements quand même. La cleptomanie, ça se soigne, et t’avais repris tes séances chez le psy assidument.
T’as fait ton chemin dans la LAPD, les yeux fixés sur l’objectif final, l’équipe d’intervention. Ton ambition n’avait jamais été de distribuer des tickets de stationnement. Tu voulais être au cœur de l’action.
Et t’en as chié. Sévère. Ils t’en ont fait voir de toutes les couleurs, et t’as plusieurs fois songé à claquer la porte parce qu’on commençait à t’emmerder un peu trop pour le simple motif que t’avais des ovaires. Trop fière pour faire demi-tour, cela dit.
T’as réussi, au final.
Recrue Caruso. Et tant pis pour Martinez.
Ce n’est pas ton caractère de merde qui les a aidés à t'accepter. Ni ta grande gueule.
Vasquez dit que c'est parce qu'ils n'avaient pas le choix.
T'es plutôt d'accord.
Tu t'es fait ta place, lentement mais sûrement. T'as trouvé ton rôle.
T'as appris à arrêter de discuter les ordres de Deacon, à mordre ta joue sous les remontrances d'Hoeggel, à ne pas hurler tant que Souab n'avait pas pris son café, à garder la place passager pour DeLuca.
T’es devenue une composante à part entière de cette unité.
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« Oy Giu espèce de saleté t'es partie sans moi ce matin, t'as pas honte ?
Deac, tu devrais l'embrouiller.
- Deac, jte jure sur dieu que si j'entendais House of the Rising Sun une nouvelle fois j'allais monter lui péter le nez.
- Rien à foutre vos histoires, les mômes, j'essaie de boire mon café peinard.
- Parle bien de ma musique j'ai rien dit quand tu m’as imposé tes conneries d'églises.
- C'est de l'orgue, imbécile heureux. »
Il écope d'un coup de poing contre l'épaule. Suffisamment fort pour le faire douter de ses appuis, mais pas assez pour lui faire vraiment mal. Ça ne l'empêche pas de s'attraper le bras en hurlant comme un abruti alors que Deacon roule des yeux fatigués au-dessus de son mug.
Tu caches ton sourire en fourrant ta veste en cuir à l'intérieur de ton casier.
Alex et Giu.
Giu et Alex.
Il n'y a que lui pour t'appeler comme ça. Pour le reste, c'est Caruso, ou Alix quand il faut te gueuler dessus pour que tu te calmes.
Même après plusieurs années à bosser ensemble, vous vous appelez par vos noms de famille. Sauf Deacon qui trouve judicieux de donner un surnom plus ou moins intelligent à tout le monde. Privilège de chef, qu’il dit.
Ça sonne juste.
Mais l'autre imbécile, il préfère Giu. Paraîtrait qu'Alix ça ressemblerait trop à son prénom à lui, et il est plus ancien que toi, alors ça a une logique dans sa tête pleine d’air. T'as râlé au début, maintenant tu laisses faire.
Et puis, vous habitez ensemble, alors tu veux bien lui laisser ce privilège. Tu te contentes de répondre en utilisant son blaze aussi, au lieu du classique Tran que tout le monde utilise.
Tu ne lui diras certainement jamais mais t’as oublié comment fonctionner dans ta vie quand il n’est pas dans les parages. Si tu croyais à ces conneries d’âmes sœurs, tu dirais certainement que c’est la tienne. Sans la dimension romantique. C’est l’autre version de toi. La meilleure version de toi, s’il fallait lui demander. Vos esprits se sont simplement connectés un jour. Et depuis, votre binôme emmerde correctement tout le monde sans que vous n’essayiez de changer quoi que ce soit dans votre comportement.
Jamais l’un sans l’autre. Tu l’as emmené visiter ta Sicile, et vous planifiez un road trip dans tout le Vietnam pour vos prochains congés. La carte est étalée en grand sur la table du salon depuis plusieurs mois, pleine d’annotations sur les endroits à visiter absolument.
Alex et Giu.
Les mômes.
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T’as de la chance d’être en Californie.
L’administration a voulu freiner des 4 fers quand le verdict est tombé.
Il y avait une dotée au SWAT. T’as été aussi surprise qu’eux, en te réveillant, à l’hosto, les souvenirs flous et une vague histoire de faucon sur toutes les lèvres.
Tes iris sont dorées, maintenant. V’la autre chose.
Tu savais, qu’un truc pareil trainait dans la famille. Mais à ton âge, tu pensais être passée entre les gouttes. On dirait bien que non.
T’as pas tardé à appeler ta grand-mère, pour la forcer à tout t’expliquer, et te dépêcher de tout répéter à ta hiérarchie. Sans rien omettre. Trop de responsabilités sur le dos pour songer à mentir.
T’as bien cru qu’on allait te remercier. Mais la nature de tes nouveaux pouvoirs les a décidés à te garder. Tu sais que Deacon et les autres sont allés gueuler dans le bureau d’Hoeggel, pour les menacer de représailles s’ils osaient te virer pour un truc pareil. Horus ou pas Horus, on n’allait pas se débarrasser de toi de cette façon.
A conditions que tu déclares ton nombre d’heures de sommeil chaque matin, au risque d’être interdite de terrain si la plus minime possibilité que tu t’endormes en pleine intervention subsistait.
T’as appris à te faire à la vie avec ce concept.
T’as 27 ans, et t’es dotée.
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« Falco »
T’adresse un regard dubitatif à Deacon par-dessus ta bière.
« Tu t'essaies à l'italien maintenant ?
- Non, j’crois qu'il est temps que t'aies le droit à un surnom aussi »
T'as toujours l'air aussi perdue en prenant une nouvelle gorgée alors qu'il retourne les côtes de porc sur le feu.
Alex est occupé à jouer au foot avec les enfants, pendant que les autres discutent avec leurs femmes sous la tonnelle ombragée.
« Et donc, faucon ?
- Tu viens de valider la formation de pilote. T'as les yeux jaunes.
- Dorés », tu le corriges.
« Tu fais un bordel pas possible. Et de ce que tu baragouines t'es sous la protection d'un dieu mi-homme mi-oiseau.
- Donc Falco?
- Donc Falco. Essaie même pas de discuter, y a déjà Vasquez et DeLuca de mon côté. »
Tu lèves les yeux au ciel alors qu'il se marre doucement au-dessus de son barbecue.
On te l'a dit, que le SWAT c'était une grande famille. T'as dit que t'avais l'habitude des familles qui partagent tout sauf le sang, un peu dysfonctionnelles, du genre bruyantes.
Tu viens du cirque, on n'allait pas t'apprendre comment ça fonctionne. T'avais pas prévu de te faire adopter sauvagement par la famille de tes coéquipiers. Alex non plus, mais c’est apparemment un passage obligé
Mais pour rien au monde tu n'échangerais ces dimanches chez Deacon, ces après-midi pluvieuses à essayer d’apprendre le piano aux gosses de Vasquez et les repas de Pâques où Annie essayait de te soutirer ta recette de lasagne. Sans succès, pour le moment.
But my hands been broken one to many times
Il te fait chier, ce putain d'immeuble.
Le soleil se réfléchit dans les vitres teintées et te force à plisser les yeux.
Attendre, c'est pas vraiment ton fort. Ta semelle tape contre le bitume, t'attire le regard énervé de DeLuca.
A côté de toi, t'entends Alex se marrer doucement et tu résistes à la tentation de lui mettre ton coude dans les côtes. Pour une fois que vous ne débarquez pas à coup de grand coup de pompe dans les portes à peine tu coupes le moteur de votre camionnette blindée.
Vous attendez les ordres d'Hoeggel, de l'autre côté du talkie.
Et comme souvent dans ces cas-là, il n'y a qu'Alex pour sortir de la protection des portières. C'est son taff de négociateur, toi tu te contentes de ronger ton frein en attendant qu'on te donne l'ordre de courir, d'appréhender les suspects ou parfois, de les neutraliser à vue.
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T'as même pas eu le temps de hurler un avertissement.
Juste d'observer la balle le découper en plein milieu de la gorge. Un tir parfait, qui le cueille en plein milieu d’une course. Juste sous la lanière du casque, dans ce petit espace vulnérable que personne ne pense jamais à protéger. Surtout quand l’intervention semble terminée.
Ses pupilles se dilatent brusquement.
Juste le temps de bondir pour sentir son corps s'écraser dans tes bras.
Le temps de le voir essayer de parler alors que le sang lui remplit la bouche, lui coule le long de la joue.
Ses doigts qui agrippent ton bras brusquement, les spasmes qui le secouent alors qu'il s'étouffe avec son propre sang.
Juste le temps de le sentir mourir tout contre toi sans que tu n'arrives à former le moindre son.
Rien du tout. Aucune larme, aucun cri. Le poids de son cadavre inerte, et ton souffle qui se coupe, et avec lui, tes muscles qui abandonnent aussi. Il y a du bruit autour de toi, que t’entendrais certainement s’il n’y avait pas cet espèce de bourdonnement dans tes oreilles.
Juste le temps de sentir ton don se déployer.
La drôle de chaleur dans l'arrière de ta nuque, cette ombre ailée qui masque un instant le soleil qui poignarde tes yeux à travers les fenêtres de l'immeuble. Et le bruit de l'explosion, alors que tes dents se referment brusquement.
Sur ta langue.
Ce goût de sang, dans ta bouche. Tu ne le sais pas encore, mais c'est la dernière fois que tu sentiras le goût de quelque chose.
// // // // // //
Un flic est dessaisi d'une affaire quand son coéquipier est tué.
C'est la règle. C'est pour ça qu'on te tient dans le noir.
Qu'on vous tient dans le noir.
Tu te raccroches aux autres pour ne pas couler. Ils ne répondent ni à tes insultes, ni à tes agressions. Ils savent que ta colère n'est pas dirigée vers eux. Ça fait un moment qu'ils te pratiquent.
Les psys appellent ça le déplacement.
T'en as rien à foutre des termes techniques. Tu veux arrêter d'avoir l'impression de suffoquer quand tu regardes son casier vide, tu veux arrêter de te réveiller en sursaut avec la dernière image que tu as de lui imprimée au fer rouge sous tes paupières, tu veux arrêter de passer devant sa chambre vide, observer son bordel que tu n'arrives toujours pas à ranger.
Sa dernière lessive est toujours étendue dans le salon. Impossible de te résoudre à plier ses draps.
T’as fait aucun son alors qu’il agonisait dans tes bras. Pourtant, tu hurles, maintenant. Tes nuits sont entrecoupées de cauchemars beaucoup trop réalistes. Tu hurles tout l’air de tes poumons, les mains pressées sur la poitrine, comme pour t’arracher le cœur. Arrêter de souffrir, juste un instant.
Tu ne vas pas retourner sur le terrain tout de suite.
So i’ll use my voice
« Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d'inoubliables chagrins. Il n'est pas nécessaire de le dire aux enfants. » Marcel Pagnol.
Tu reviens toujours sur ces lignes.
Les seules que t'as pas rayées brutalement de ton éloge funèbre. Si ça ne tenait qu'à toi, tu ne dirais rien. Tu resterais sur le côté, les ongles qui te déchirent les paumes, la mâchoire tellement serrée que la douleur se déplace dans l'intégralité de ton crâne. Rien à foutre des discours d'Hoeggel sur la grande famille du SWAT.
Tu préférerais ne pas avoir à exposer ta souffrance devant tout le monde.
Tu ne le fais pas pour toi.
C'est sa mère qui t'as demandé de dire quelques mots, en même temps qu'elle a déposé les plaques d'Alex doucement dans le creux de tes mains. Elles sont pour toi.
T'as voulu protester, lui laisser. Mais t'as pas réussi.
Tu t'es raccrochée à ces bouts de métal comme t'as pu, alors pourtant que tu ne cessais de te moquer de lui quand il les arborait fièrement.
C'est fini l'armée, que tu disais.
C'est fini de vivre, désormais.
T’as l’impression que t’as arrêté de respirer en même temps que lui.
Tu sais qu'il se serait sûrement foutu de ta gueule pour cette citation.
Comme il se foutait de l'état des livres dans ta bibliothèque, aux pages cornées et parfois illisibles à cause des notes au crayon de papier que tu prenais sans honte à côté des lettres proprement imprimées.
Mais tu sais aussi que ce n'est pas toi qui as encadré ces lignes d'un orange fluo.
T'écriras rien d'autre ce soir-là. Ni les suivants.
Tu te contenteras de foutre par terre l'intégralité de la vaisselle qui ne faisait rien d'autre qu'exister dans vos placards.
Tes placards.
Jusqu'à ce que Deacon vienne te sortir du bordel. Te forcer à manger, vider les bouteilles de whisky dans l'évier, te laisser hurler encore, t'agripper à la main qu’il te tend alors que tu te terres plus près du frigo. Faire comme si il ne remarquait pas l'état de tes yeux.
I'll be so fucking rude
Words they always win
Un trouble explosif intermittent.
Ça ne veut rien dire.
C'est le psy qui t'a dit ça.
Trouble explosif intermittent.
C'est ton diagnostic. Ça veut dire que t’es pas stable. C'est tout ce que t'en retiens.
Première nouvelle.
Selon Google, ça veut dire que tes crises de colères sont trop intenses, trop soudaines, et que leurs fondements sont souvent dérisoires. T'as répondu à l'auteur de l'article d'aller se faire foutre.
Ils sont tous sauf dérisoires, tes motifs.
Trouble explosif intermittent.
Ça veut dire que t'es pas apte à reprendre les interventions. Ça, tu pouvais t'en douter. C'est ce qu'on gagne, en pétant les plombs en plein échange de tir.
T'en as rien à battre, d'être inapte.
Ingérable, a dit Hoeggel.
Traumatisée, selon Deacon.
T’aurais dit énervée, si on t’avait demandé ton avis.
T'es pas parti en couille pour rien, y a deux semaines. Le suspect que t'as décidé de poursuivre en coupant ton talkie walkie et en ignorant sciemment les ordres, tu l’as reconnu. La dernière fois que t'as vu sa sale gueule y a une grenade qui t'explosait près de la cuisse.
T'as aperçu sa trogne dans le reflet de la vitre de ce putain d'immeuble.
But I know I'll lose
« Que je démissionne? C' est ça votre pirouette ? Elles sont belles, vos acrobaties. Moi qui croyais que j'avais quitté le cirque. »
Ça fait trois fois qu'il te demande de t'asseoir.
T'es toujours debout, derrière la chaise qu'il ne cesse de pointer du doigt.
Elle a de la chance d'être encore debout, cette chaise.
Il a de la chance d'être encore en vie, Hoeggel.
Il y a du métal liquide qui te coule dans les veines.
Ça fait longtemps que tu sens plus tes paumes, engourdies sous les agressions de tes ongles.
« Vous pouvez aller vous faire mettre. »
Il soupire.
Tu ne supportes pas qu'il soupire.
Tu ne supportes pas qu'il existe, entre sa gueule de fouine et ses faux airs affables.
T'as envie de l'étrangler, lui, ses cravates assorties à ses costards à la con, et ses principes de merde. Tu vas lui retourner son bureau en pleine gueule.
« La vérité, Caruso, c'est qu'on te laisse pas le choix. Prends l'opportunité qu'on te donne. Tu sors par la grande porte ou on te fout dehors. On ne peut pas continuer avec toi, tu le sais. Démissionne, et part la tête haute. »
Estime-toi heureuse. Tu sais qu'il va le dire. Cet enfoiré, et ses formules toutes faites. T'as envie d'une clope. De douze. De vider ton chargeur dans une cible. Dans sa poitrine. Dans la tienne.
Tu peux même plus sentir le goût amer de ta salive.
Tu ne sais pas par quel miracle t'as réussi à garder tes pompes par terre, parce que buon dio ce que t'avais envie de les essuyer dans ses sourcils.
Ils ont repris ta plaque. Tes armes. Toutes, sauf celles pour lesquelles t'avais eu la bonne idée de demander un permis autonome.
T'as même pas eu envie de t'attarder dans les couloirs, dans la salle de pause, au centre d'entraînement. Deacon vient de te sortir sans ménagement de la cafétéria, alerté par le bordel que font ces putains de tables en métal quand tu les envoies voler contre les murs. T’as pas eu le temps de t’attaquer à la vaisselle.
Il a dit qu'il passerait ce soir, avec les autres. Que c'était peut-être une bonne chose. Que tu devrais te reposer. Prendre du temps pour toi. Tu penses que tu vas surtout les attendre au fond d'une bouteille de mauvais whisky.
And i wanna cry
I wanna learn to love
« Ça fait un moment qu'on t'a pas vu sur les circuits, Falco. Tu flippes d'une défaite ? »
Tu vas lui écraser ta clope dans les yeux, s’il continue de te faire chier comme ça.
« Vous êtes trop nazes pour moi. Je m'emmerde »
Tu flippes de Deacon.
T'as pas été la plus maligne. C'est lui qui t'a filé ce surnom, bien sûr qu'il allait faire le lien rapidement. Il a vachement apprécié cette façon de découvrir ta reconversion professionnelle. Tu fais dans l'illégal, maintenant. T’as essayé de lui faire croire que c’était pour une enquête. Pour retrouver ce putain de tireur et lui montrer exactement ce qu’on ressent en se faisant déchirer la gorge. C’était vrai, au début. Et puis tu t’es perdue.
Tu ne sais pas lui mentir.
T'as vite abandonné les cages de free fight, pas par choix, mais parce que tu dérangeais les méthodes bien rodées des parieurs, et que les organisateurs commençaient à être fatigués de t'entendre râler sur les commissions indécentes qu'ils prenaient sur tes victoires.
Tu ne supportes pas vraiment les cages, de toute façon.
Les courses clandestines, par contre, ça t'a tenu en haleine longtemps.
Jusqu'à ce que la réalité te rattrape, du moins.
Il t’a fait jurer d'arrêter, et il ne s'est pas contenté de ta parole parce qu'il sait qu'elle ne vaut plus rien. T'oseras jamais remettre les pieds chez toi si tu finis en taule, et Deac a tout un dossier à charge qu'il se fera un plaisir de transmettre à ses collègues si tu merdes encore.
Los Angeles t'étouffe.
Et la Sicile, c'est pas mieux en fait.
C'est même pire. T'as recommencé tes conneries à peine le premier pied posé sur l'île.
En habitant sous le même toit que ta grand-mère.
T'as pas honte ?
Ça fait longtemps que tu ne ressens rien d'autre que cette colère sourde que tu fais tout pour noyer. Mais rien n'y fait.
T'as quand même décidé de couper rapidement tes liens avec tes nouvelles fréquentations.
T'as trop poncé de dossiers du genre pour ne pas reconnaître un schéma de crime organisé, et ça sera sans toi. Ton échelle de valeurs, y a bien longtemps qu'elle s'est cassée méchamment la gueule, mais on dirait que cet échelon-là est encore trop bas pour toi.
Pour l'instant.
But all my tears had been used up
Tes doigts écrasent la canette en aluminium. Un pied posé sur l'assise du fauteuil, le talon de l'autre qui claque nerveusement contre le sol. T'es à peine appuyée sur l'accoudoir, incapable de soutenir encore plus le regard de ton psy.
C'est fou ce qu'il t'énerve.
Toujours les mêmes questions à la con, toujours ce même air suffisant de ceux qui ont l'impression de comprendre ce que tu ressens mieux que toi.
Depuis le temps, tu sais très bien ce que tu ressens.
De la colère.
Qui refuse de foutre le camp du nœud dans tes cervicales.
Y a qu'une seule raison qui te pousse à suivre tes séances avec assiduité. Tu sais que si tu cesses de pointer, ton permis de port d'arme saute. Et c'est bizarrement un des rares trucs qui te permet encore la clarté d'esprit.
Ça et les coups de téléphone hebdomadaires pour Deacon. Il n'y a qu'à lui que tu parles encore. C'était trop dur de garder contact avec les autres. Tu sais qu'il leur donne de tes nouvelles, et tu prends des leurs l'air de rien.
Ça reste ta famille.
Tes crises de cleptomanie ont repris, sans que t’essaies d’y faire quoi que ce soit. Ton psy, toujours lui, t’a expliqué que c’est un mécanisme de défense pour éviter les états dépressifs. T’as haussé les sourcils devant sa théorie.
Qu’est-ce que ça peut te foutre.
« Et donc ?
- Quoi ? »
T'aboies.
Il ne cille même pas. Qu'est-ce que t'aimerais qu'il sursaute. Qu'il ait peur.
Mais le salopard t'a suffisamment cerné pour savoir que tu ne représentes aucune menace.
« Lorsqu'on s'est vu la première fois, vous ne deviez passer que six mois sur cette île. C'était en septembre 2018.
- C'est pas une question, doc. J’suis pas encore stupide.
- Qu'est ce que vous prévoyez pour le futur ?
- J'en sais rien »
Ça fait longtemps que t'a arrêté de penser au futur.
T’as 32 ans, et ça fait 1460 jours que tu vis plus.
All my tears have been used up
- InvitéInvité
Re: Alix F. Caruso // Wrath (TC Ariane)
REGARDEZ MOI CE PAQUET
une BOMBE
- Puck Vandervliet
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Date d'inscription : 01/01/2021
Re: Alix F. Caruso // Wrath (TC Ariane)
Hâte de lire son histoire
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- Naïla BlackwoodLa mer ne m'a pas prise
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Date d'inscription : 02/06/2020
Re: Alix F. Caruso // Wrath (TC Ariane)
- Istvan FersenCo-fonda • Modèle de Géricault
- Messages : 2600
Date d'inscription : 22/08/2019
Re: Alix F. Caruso // Wrath (TC Ariane)
(ferme les yeux, bouche toi le nez et essaie de rester immobile 3 secondes stp)
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Vous rembarre en #008080
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Merci à Callum
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