- Violet Rosenthal
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Date d'inscription : 04/01/2022
Localisation : Quartier ouest, ou à l'université
Violet Rosenthal
26 ans • 07/03/1995 • F • 184cm • Yeux : Bleus • Cheveux : Noirs, parfois colorés en bleu foncéProfesseure de langues spécialisée en chinois mandarin.
aimant
Mon sang est aimanté, ce que je ne vais pas me risquer à expliquer scientifiquement. J’ai longtemps pensé que c’était à cause de la présence de fer dans le sang, mais ça ne m’avance à rien, et je ne sais même pas si c’est lié.
Le fait est que j’attire le métal autour de moi à la moindre hémorragie. Ce n’est pas très puissant quand le liquide reste dans les veines : si vous mettez un aimant sur ma peau, il y a de grandes chances pour qu’il y reste, mais je ne vais pas non plus rester collée au frigo dès que je veux manger un yaourt.
Alors, je sais, c’est pas le pouvoir le plus utile ou classe du monde, et bien qu’il m’ait déjà aidée, le fait de devoir se couper pour l’utiliser concrètement m'en dissuade la plupart du temps. Et encore, heureusement que je ne suis pas hémophile.
Concrètement, à quoi il peut servir ? Si je me fais une entaille sur la paume de la main, ce qui est le plus pratique puisque je peux fermer mon poing et donc empêcher le sang d’être exposé, j’attire assez facilement tout métal à moins de quarante centimètres, et peut les faire bouger vers moi lentement à partir d’un mètre cinquante environ. C’est assez compliqué de mesurer.
Je ne choisis pas ce que j’attire, bien que j’ai appris à viser à peu près en fermant légèrement ma main et en pointant la paume vers l’objet souhaité. On est pas sur une précision parfaite non plus.
Donc concrètement, il me sert à rien. Mais il est là. Il m’a sauvé la vie une fois. Je m’en suis servie de nombreuses fois dans mon adolescence, me laissant des traces que beaucoup prennent pour de la scarification sur les mains encore aujourd’hui. C’est plus ou moins le cas remarque, à la différence que la motivation derrière les coupures est différente.
Ma principale peur dans la vie est de me couper en cuisinant : imaginez attirer tous les couteaux et fourchettes de la cuisine dès que vous saignez.
Donc mes fourchettes sont dans un tiroir, et mes couteaux, en céramique. Avec une protection plastique, on sait jamais, y’a des vis parfois dans ces conneries.
Il me semble avoir remarqué des périodes durant lesquelles mon pouvoir est plus ou moins fort, mais investiguer me coûterait un petit tour aux urgences pour crise d’anémie donc je préfère rester dans l’ignorance sur ce coup.
Ha oui, et une fois le sang sorti de sa veine, le pouvoir s’estompe petit à petit en une dizaine de minutes : n’espèrez pas obtenir un liquide aimanté perpétuel en récupérant mes tubes après une prise de sang.
[Liste des pouvoirs pris]
une globe-trotteuse magnétique
Diplomate allemand, riche, haut gradé et proche du gouvernement depuis la toute fin de l’époque du chancelier Helmut Schmidt (son nom est l'équivalent d'un américain s'appelant James Johnson ou d'un Nicolas Dupont français), je me fichais bien de savoir tout ça étant enfant. C’est quoi un diplomate d’abord ? Pour moi, le métier de mon père consistait à déménager tous les cinq ans dans un nouveau pays, parler à des gens en costard et être toujours très occupé.
Il m’impressionnait, non seulement parce que tenir autant de conversations, dont je ne me suis jamais demandé quelle était la teneur, avec autant de gens différents me semblait tenir du superpouvoir, moi qui était alors incapable d’enchaîner deux phrases avec un inconnu sans faire une crise de panique. Mais aussi pour sa simple existence physique ; un homme gros et grand, s’exprimant de manière claire avec une voix grave et rassurante, dans une langue que je comprenais peu et que j’étais pourtant incapable de différencier du français ou de l’anglais.
Non, ma langue maternelle n’est pas l’allemand. Je suis née en Chine d’une mère sino-française, mon père ayant été en mission pour le gouvernement allemand à Pékin de 1992 à 1997.
OK c’est déjà le bordel, je vais reprendre clairement, mes origines étant ce qu’elles sont :
Ma mère est née en France d’un père chinois qu’elle a très peu connu et d’une mère française qui l’a élevée dans la campagne normande. Basse-normande. Vous savez, le Perche et tout, on a des vaches et villages avec des noms trop longs et qu’on est pas sûrs de savoir prononcer mais qui ne manquent pas de charme. (Allez-y, prononcez-moi La-Chapelle-Souëf, j’attends.)
Lorsqu’elle apprit la mort de son père en 1990, mort qui ne l’affecta pas outre-mesure puisqu’elle ne l’avait quasiment jamais vu pour des raisons que je ne détaillerai pas ici, elle se rendit compte qu’elle ne connaissait rien de ses origines chinoises, ni sa langue ni son pays, le seul lien qu’elle ait avec se résumant aux remarques de quelques idiots sur son visage demi-asiatique, et le fait qu’elle était assez nulle à l’école « pour une chinoise ».
Bref, le fait est qu’elle ressentit une grande frustration de ne pas en savoir plus, la mort de son géniteur ayant été le déclencheur de nombreuses réflexions sur elle-même : elle prit un billet d’avion pour la Chine quelques mois après l’évènement pas si tragique, et décida de vivre à Pékin le temps qu’il faudrait pour qu’elle ait envie de revenir en France. Elle abandonna son travail de traductrice français-anglais, poste confortable mais qui l’ennuyait, et avec pas mal d’économies débarqua en Chine début 1991, à 27 ans, sans connaître un mot de mandarin. Elle apprendrait sur le tas, même un enfant peut faire ça.
L’origin-story de mon père est beaucoup plus simple : il est né en Allemagne, de parents nés en Allemagne, provenants d’une riche famille berlinoise. Il est devenu diplomate international pour le gouvernement à seulement 24 ans, ce qui n’est pas courant, mais plus simple avec des pistons, et les moyens de faire des bonnes écoles. Excellent dans ses études, et particulièrement en langues : à ma naissance, il en parlait sept de manière plus ou moins courante.
C’est une des raisons qui m’a fait continuer d’admirer mon père en grandissant.
Après avoir passé cinq ans au Laos, puis cinq autres en Azerbaïdjan, il est muté en Chine en 1992.
Pour que ma naissance eusse lieu, encore fallait-il une rencontre, et rencontre il y eut : ces deux européens débarqués en Chine à un an d’intervalle se rencontrèrent courant 1992, année importante dans la politique chinoise, durant laquelle le gouvernement communiste deviendra officiellement capitaliste, en ayant oublié de changer de nom.
Pour être honnête, les affaires du gouvernement chinois n’ont que peu d’impact direct dans ma vie. La seule chose à retenir, c’est que deux personnes se sont rencontrées à Pékin, (ou Beijing c’est comme vous voulez), en 1992, qu’il y eut un coup de foudre, une vie commune depuis 1993, un accouplement en 1994, et, conséquence directe, une naissance en 1995.
J’aime l’histoire de mes parents : elles sont le prologue de la mienne. Prologue que je n’ai pas de raisons de vous épargner, je ne me vois pas commencer autre part pour raconter ma vie.
Et c’est là que peut commencer le premier chapitre.
J’ai toujours admiré ma mère.
Je vous rassure, je ne vous fait pas le même coup, cette fois-ci on parle de moi. Puisque c’est pour ça que vous êtes là.
Cette admiration n’a rien à voir avec celle que je vouait à mon père : pour lui, elle était emplie de respect, il m’impressionnait. Avec ma mère, il s’agit d’une admiration plus directe et que je suppose réciproque. L’admiration peut se faire sans amour, l’inverse n’est pas vrai. J’admirais ma mère pour l’amour qu’elle était capable de donner, de me donner, pour son attention, pour ses conseils, pour son rôle dans ma vie.
Je considère avoir été élevée par une seule personne. Mon père ne m’est pas inconnu, mais ma relation avec lui n’est même pas comparable au culte que je vouais à ma mère. Elle qui était toujours présente, qui a toujours su quoi me dire, qui m’a trop chérie disaient certains : un excès d’amour n’est pas bon pour un enfant. Le jeune trop chéri, trop protégé, grandira sans savoir se débrouiller, trop perméable au moindre souci, instable émotionnellement, pleurera tous les jours et sera incapable d’affronter un deuil, une séparation, un problème, un choix, ne serait-ce qu’une conversation.
C’était vrai jusqu’à mes douze ans, mais on y reviendra.
Je suis donc née en Chine, d’un père Allemand et d’une mère plus Française que Chinoise (au moment de ma naissance, ce n’était clairement pas elle qui maîtrisait mieux le mandarin dans le couple), avec pour langues maternelles le français et l’anglais.
J’étais d’ailleurs incapable de séparer ces quatre langues étant enfant : le français, l’allemand, l’anglais et le mandarin. Je les entendais quotidiennement, et mon langage ressemblait à une bouillie où dominaient français et anglais, puisque c’est avec ces langues que s’exprimaient principalement mes parents. Ils savaient que j’allais devoir changer de pays tous les cinq ans jusqu’à l’âge adulte, ainsi l’anglais était la langue prioritaire, puisqu’universelle : c’était faux. Essayer de parler anglais dans la campagne russe durant les années 90 est aussi utile qu’apprendre le bengali pour aller vivre au Pakistan : il n’est pas impossible d’y croiser des locuteurs, mais disons que ce n’est pas le plus évident.
Nous quittions Pékin l’année de mes deux ans, pour aller à Saint-Pétersbourg, ville que je considère comme celle de mon enfance. Je n’entendis plus parler de la Chine et commença à complètement oublier le peu de langue que j’y avais appris, et ait depuis complètement oublié mes deux années passées dans l’empire du milieu. Jusqu’à mes sept ans je serai russe. J’en étais persuadée, alors que mes parents me placèrent à mes trois ans à l’École Française de Saint-Pétersbourg, ou EFSP. J’y appris, en plus d’un programme assez similaire à l’école maternelle et primaire française, quelques bases de russe et d’anglais. Ces derniers cours m’ennuyaient : je m’exprimais déjà aussi bien en anglais qu’en français. Enfin, aussi bien que peut s’exprimer une enfant de trois ans.
Comme dit plus haut, j’entendais peu d’allemand et n’apprit cette langue que durant mon adolescence. À la fin de nos cinq années russes, je m’exprimais déjà mieux dans la langue de Pouchkine que dans celle de Goethe.
L’inéluctable fin de ma séparation avec la Russie arriva en 2002, j’avais alors sept ans. Ce fut mon premier déchirement, mon premier deuil : plus jamais je ne reverrai notre maison de Saint-Pétersbourg, plus jamais je me cacherai dans les jupons de Sonia, femme de ménage de notre foyer mais surtout importante figure de mon enfance, et la personne qui m’a permis de maîtriser déjà trois langues du haut de mes sept années, étant uniquement locutrice russe.
Nous partions donc pour l’équateur. Grâce à l’arrivée d’internet, ma mère avait repris son travail de traductrice et enseignait parfois l’anglais. Mon père, lui, était toujours diplomate, pour mon plus grand malheur : pourquoi fallait-il que nous partions ? C’était oublier que nous étions arrivés pour la même raison, mais les réflexions enfantines omettent souvent nombre de détails.
À peine arrivée, je détestais notre nouveau pays. Je détestais sa chaleur, sa langue étrange que je n’avais jamais entendue, son absence de palais colorés, et l’océan gigantesque de la ville de Manta où nous logions me terrifiait.
À vrai dire, enfant, tout me terrifiait. En dehors des bras de ma mère ou de Sonia, tout me semblait hostile. Je ne saurais dire d’où cela pouvait venir : je n’avais vécu aucun traumatisme, ou rien dont je me souvienne comme tel, du moins pas à ma connaissance. Mon père m’impressionnait me ne m’effrayait pas, d’autant plus qu’il n’arrivait quasiment jamais que je sois en sa présence sans ma mère à côté.
L’école me terrifiait. J’aimais apprendre, mais côtoyer les autres enfants, les professeurs, les dames de la cantine, demandait un effort surhumain. Je ne parlais à personne d’autre que les femmes que je vénérais, Sonia et ma mère.
Quitter la Russie signifiait perdre la moitié de ma vie.
Je n’en fut que plus terrorisée de tout, les crises de paniques devenaient insupportablement nombreuses, de jour comme de nuit, et je pensais que ma mère me haïssait pour cette raison. Cela n’arrangeait rien.
Cela finit par se calmer un peu. Je me rendais bien compte que ma vie, bien que mouvementée et géographiquement variée, ne présentait que peu de danger. Je ne manquais de rien, nous étions toujours parmi les plus aisés dans les villes où nous habitions. En plus d’être des étrangers : je n’eus jamais d’amis proche. Cela ne me manquait pas, j’avais ma mère, son amour était suffisant pour supporter plusieurs vies. Ma vie scolaire se poursuivait par cours particuliers, mes parents ayant refusés de m’inscrire dans une école Équatorienne sans que je sache pourquoi. (Il n’y avait simplement pas d’école française, et les programmes des autres écoles étaient trop différents de ceux de Saint-Pétersbourg.)
Je restais une enfant stressée et flippée, mais à douze ans, j’acquis même la confiance nécessaire pour aller faire des emplettes seule. Mes parents, trop heureux de me voir gagner un minimum de confiance en moi, décidèrent de m’envoyer simplement acheter quelques boîtes de conserve et des légumes à l’épicerie la plus proche. Notre maison étant un peu en dehors de la ville, il fallait marcher une quinzaine de minutes avant d’y arriver : un périple incroyable en solitaire.
Je considérais cela comme mon premier voyage.
Tout se passait bien, je m’étais même souvenue du chemin. Arrivée à l’épicerie, je mettais à profit le peu d’espagnol acquis en près de cinq ans, salua le caissier, et alla chercher les denrées présentes sur la liste que m’avait confiée ma mère.
J’avais remarqué en entrant un homme ivre de l’autre côté de la rue : il était trop loin pour que je m’en inquiète.
Je trouvais enfin les tomates, (je n’ai jamais été très perspicace quand il s’agit de chercher un objet qui se trouve devant mon nez), et me dirigeais vers la caisse, à l’entrée du magasin.
L’homme ivre, que j’avais alors oublié, entra et fit tomber les bouteilles d’alcool présentes sur le rayon le plus proche de la porte. Il sortit un revolver de son pantalon et me poussa, puisque j’étais entre lui et la caisse.
Je doute que ce genre de scènes soit beaucoup plus courantes en Équateur qu’ailleurs, mais il fallait que cela tombe sur moi : j’étais la seule cliente.
Nous étions donc trois, le caissier, moi, et un homme imprévisible et armé.
Je tombais mains devant, me rattrapant sur le carrelage jonché de bouts de verre et puant l’alcool. J’étais tétanisée.
Alors que j’étais à terre au pied du braqueur, je me rendis compte de quelque chose que lui n’avait pas l’air d’avoir remarqué : j’avais son revolver dans ma main.
Comment était-il arrivé là ? Son propriétaire était-il si ivre qu’il l’avait lâché ? Mais à quel moment l’avais-je pris ?
Voir une arme dans ma main m’a faite paniquer plus que de raison. L’esprit embrouillé, je tirais dans la jambe de l’agresseur.
Je voudrais surtout insister là-dessus : mes souvenirs sont flous, et je n’ai jamais reparlé au seul autre témoin de ce qu’il s’était passé.
Le fait est que j’étais là, par terre au milieu de verre cassé et sur un sol collant, que mes mains semblaient affreusement lourdes et incontrôlables, en plus d’être pleines de mon sang, pendant qu’un homme devant moi tombait à mon niveau se tordant de douleur.
Le pistolet ne voulait pas quitter ma main, je n’essayais pas non plus de le lâcher. Je ne me rendais même pas compte que c’était moi qui avait troué la cuisse de l’homme en face de moi.
Après ça, je ne sais plus.
Ma mère m’a raconté qu’elle était allée me chercher alors que je n’étais pas rentrée après près d’une heure. Elle paniqua en voyant le sang et les bouteilles explosées dans l’épicerie vide ; un policier devant l’enseigne lui raconta et la dirigea vers l’hôpital où je me trouvais évanouie.
Je ne sut jamais ce qu’il s’était passé légalement après cette histoire, et nous repartions deux mois plus tard, en essayant d’oublier ce qu’il s’était passé.
Nous partions pour cinq ans à Brighton, j’y vis plusieurs psychologues, qui furent tous étonnés de la légèreté avec laquelle je racontais cette histoire.
Le moment était horrible, je ne vais pas le nier. Pourtant, il m’avait rassurée. Une des pires choses que je pouvais imaginer m’était arrivée, et pourtant j’étais vivante. Plus encore, j’étais vivante grâce à mon corps, qui avait agit sans que je n’aie rien à faire. Cela avait amené ma confiance en moi à des sommets : je n’avais même pas à savoir réagir pour que l’action se fasse, même pas à penser pour me protéger.
C’est d’ailleurs à cette époque que je commençais à être fascinée par les armes. Je sais à quel point elles sont dangereuses, horribles, je sais comme l’humanité se porterait mieux sans l’invention de la poudre à canon. Pourtant, je ne peux depuis plus séparer les armes à feu d’une idée de protection, de puissance grisante, de supériorité. Je ne m’en suis jamais resservie contre quelqu’un et ne souhaite pas avoir à le faire : je m’en sais cependant capable encore aujourd’hui.
Après cet évènement, ma vie redevint banale. Enfin, aussi banale que peut être la vie de quelqu’un qui en est à son quatrième pays de résidence, qui est d’ascendance sino-européenne et qui a appris à parler une sixième langue à treize ans.
Je n’ai jamais perdu ma passion pour les langues depuis que j’ai commencé à apprendre le russe. J’étudiais l’allemand et l’espagnol en Angleterre, n’ayant acquis qu’un faible niveau dans le seul pays hispanophone où j’avais vécu, et ma mère décida de m’apprendre le mandarin, qu’elle avait continué à étudier depuis 1992, pour que je n’aie pas à vivre le même sentiment de confusion à propos de mes origines qu’elle avait ressenti lorsqu’elle décidât de vivre à Pékin.
Dans le même temps, je découvrais mes pouvoirs. Je n’avais que rarement à mettre en contact mon sang avec l’extérieur. Mais à 14 ans, alors que je calligraphiais des hànzì, je me suis coupée en tournant une page : mon taille-crayon vint se coller à mon doigt.
Je fit tout de suite le lien : le sang, le taille crayon, le revolver…
Je passais ma nuit à essayer d’attirer tout ce qui voulait bien être attiré dans ma chambre : stylos plumes, magnets pour le frigo, ciseaux… Je me suis arrêtée quand j’ai vu mon couteau suisse s’approcher dangereusement, me rendant compte que je contrôlais rien.
Je me réveillais le lendemain matin avec deux mains en piteux état, et une poubelle remplie de mouchoirs ensanglantés.
Heureusement, la paume de la main est un endroit facile à cacher, et je n’en parlais à personne. Il n’avaient pas besoin de savoir, et à l’époque où je me posais déjà des questions sur ma sexualité, je n’avais pas besoin de faire partie d’une minorité en plus.
La découverte de mon pouvoir peu utile passée, je n'ai plus tellement à raconter qui ne soit pas courant dans la vie d'une adolescente. Nous déménagions au Canada à mes 17 ans, et j'y rencontrais ma première copine. Nous sommes restées ensemble deux ans. Mes parents n'eurent aucun soucis à accepter mon coming-out, bien que mon père ne soit pas le meilleur des alliés. Je continuais à explorer ma passion pour les langues à l'université de Montréal, alors que mes parents restaient à Toronto : c'était le début de mon indépendance. La petite fille craintive que j'étais n'existait plus, bien au contraire : j'étais confiante, me sentant presque un peu supérieure (je suis pas sûre que ça ait changé ça pour le coup), et surtout j'étais passionnée, par tout. J'ai commencé la musique avec ma première copine : il lui manquait une batteuse dans son groupe de métal. Je décidais donc d'apprendre et de me proposer. Sans exceller, j'avais un niveau correct, et continue à pratiquer encore aujourd'hui, avec la guitare, la clarinette, et tous les instruments qui peuvent me passer sous la main.
Passage "je-sais-qu'on-dirait-que-je-me-la-pète-mais-je-vois-pas-comment-le-formuler-autrement-et-de-toutes-façons-je-vous-emmerde" : je parle actuellement sept langues, à savoir français, anglais, russe, allemand, chinois, espagnol et japonais, et ait obtenu mon master de linguistique auprès de l'université de Montréal en 2018, j'avais alors 23 ans.
C'est la même année que mon intérêt pour l'île de Tapë Roa augmentait. C'était un peu le même cheminement que prit ma mère pour ses origines : elles n'eurent jamais grande importance jusqu'à ce qu'elles prennent soudainement toute la place dans son esprit. Son élément déclencheur a été la mort de son père, et le mien, la fin de mes études, et la rencontre avec une autre fille dotée durant ma dernière année à l'université.
Nous en avons longuement parlé, et elle me fit part de son envie de partir sur la fameuse île qui accueille les dotés. On y trouvait une université, un président excentrique, des innovations technologiques, des gens de toutes origines : rien ne m'y attirait pas. J'ai passé deux ans à enseigner le français dans un lycée de Toronto, j'étais devenue indépendante financièrement, et j'économisais en plus de l'argent que mes parents avaient mis de côté pour moi. Eux étaient partis au Pakistan, j'avais décidé de rester au Canada, puis, en 2021, de partir à Tapë Roa.
J'y trouvais pour l'année scolaire 2021 une place en tant que professeure de mandarin, langue que j'ai le plus continué à étudier et à maîtriser durant mes cinq années universitaires. J'ai annoncé sur mon CV que j'étais capable d'enseigner d'autres langues, ainsi que la linguistique, il n'est donc pas impossible que j'enseigne dans ces domaines d'autres années, ou en tant que remplaçante.
Je loge dans un appartement du quartier ouest et continue à jouer un peu de musique quand je le peux (ça veut dire que je m'incruste à toutes les jams).
C'est la première fois que je suis si excitée et curieuse de découvrir un nouvel endroit. Les gens ici sont si excentriques que j'ai décidé d'y accorder mon style vestimentaire. J'ai envie d'être vue, et ça a l'air de marcher. J'ai encore fait peu de rencontres mais ça ne saurait tarder. J'ai par contre pu parler à un certain nombres de dotés : il y a des pouvoirs tellement incroyables ici que j'ose à peine parler du mien sans me sentir ridicule. Mais je me rends compte que j'ai bien fait de venir.
Nous sommes en janvier 2022, j'ai bientôt 27 ans, et j'ai l'impression que ma vie commence vraiment. Plus qu'à vivre au présent, j'ai peut-être été longue sur le passé là.
- Nikolai BrynjolfCo-fonda
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