- Genesis Alvarado
- Messages : 19
Date d'inscription : 08/12/2021
Localisation : En bonne compagnie
Genesis Alvarado, tempête ambulante
Genesis Alvarado
21 ans • 28/03/2000 à Valencia (Venezuela) • F • 1m76 • Yeux : bleus gris • Cheveux : longs et blancs • Homosexuelle • Parle espagnol & anglaisFactrice du quartier Ouest
Elle est de bonne compagnie Genesis. Toujours quelque chose à dire, une blague à raconter. Le sourire aux lèvres, elle va vers les autres et noue facilement des liens. Et puis elle a la main sur le cœur. Même si elle ne possède pas grand-chose, elle sera toujours prête à partager et à se faire passer avant les autres.
Elle a beau être une grande pipelette, ce n'est pas une littéraire. Les beaux discours en prose, ce n'est pas son genre. La demoiselle ne mâche pas ses mots. Plutôt brute de décoffrage, il n'est pas rare de l'entendre jurer et si elle a quelque chose à dire, elle le fait sans passer par quatre chemins. Son anglais et son espagnol ne sont donc pas toujours parfaits, souvent très familiers, mais n'allez pas la corriger, ça risquerait de l'agacer.
En plus de son franc parler, la vénézuélienne n'est pas pudique pour un sou. Elle s'étale facilement, trop et trop vite. Ça ne lui pose pas de problème de raconter sa vie quasiment au premier venu. Elle a tellement peu connu l'intimité, étouffée au milieu de tous ses frères et sœurs et des couples de sa mère, qu'elle n'a pas appris à garder un jardin secret. Même son homosexualité, qu'elle n'a avoué qu'à sa sœur dans sa famille, elle l'expose ouvertement depuis son arrivée à Tapë Roa.
Par son naturel sociable et enjoué, Genesis noue facilement des liens. Elle s'attache vite, parfois trop... Et lorsqu'elle tient à quelqu'un, elle est prête à tout pour cette personne. Si quelqu'un s'en prend à l'un de ses proches, il s'attisera sans aucun doute les foudres de la vénézuélienne qui risque de lui faire passer un mauvais quart d'heure.
Pas facile de se débarrasser de la jeune femme, une fois qu'elle s'est attachée. Ayant eu l'habitude d'être toujours très entourée, il est difficile pour elle d'être loin de sa famille et elle supporte mal la solitude. Elle peut rapidement devenir pot de colle, voire même possessive. Cela cache en réalité une peur panique d'être abandonnée.
Son grand cœur peut la perdre, car il peut être facile de profiter d'elle quand elle considère une personne comme son ami.e. Elle ne se rendra pas nécessairement compte si quelqu'un la fréquente par intérêt. Mais si elle s'en aperçoit, cela risque d'être un douloureux coup de poignard dont elle aura du mal à se remettre. Elle n'oublie pas Genesis, jamais... Si sa confiance est facile à obtenir, une fois perdue... Il est quasiment impossible de la récupérer.
Malheureusement, ce n'est pas tous les jours que Genesis affiche son entrain habituel. Parfois quelque chose la touche, l'émeut, voire même la blesse. Elle aurait bien aimé, mais ce n'est pas un cœur de pierre. Elle n'a pas toujours le dessus ni sur les situations, ni sur elle-même. Submergée par une émotion trop forte, il lui arrive de perdre le contrôle, de se laisser aller complètement. Elle sombre alors dans la déprime ou dans la débauche. Oublier, dissimuler la plaie, faire comme si de rien n'était... Mais on le voit bien que ça ne va pas, elle ne sait pas masquer ses émotions Genesis.
Le seul moyen qu'elle a pour cacher son chamboulement, c'est la colère. Oh oui, la jeune femme peut rapidement s'énerver et parfois pour pas grand chose. Mauvaise gestions des émotions. Il faut dire que la famille dans laquelle elle a grandi ne lui a pas vraiment appris la demi-mesure. Alors crier, ça elle sait faire, intimider aussi, mais cogner... Genesis préfère éviter, elle ne voudrait pas reproduire le comportement des salauds fréquentés par sa mère. Du moins, elle ne frapperait pas la première, pas sur un innocent. Après si on lève la main sur elle ou sur un proche, c'est une autre histoire. La légitime défense vous savez... Et Genesis a beau ne pas être sportive, la rage peut donner une sacrée force même à une frêle jeune fille dans son genre, alors méfiez-vous si vous ne voulez pas vous envoler, littéralement.
Avec Genesis, un jour c'est blanc, l'autre c'est noir. Elle change d'avis comme de culotte et met toujours des plombes à se décider. Par contre quand elle a une idée en tête, impossible de lui en faire changer, n'allez pas la contredire. Autant elle n'est pas patiente pour un sou, autant avec elle il vaut mieux être patient. Si vous lui avez donné rendez-vous, n'espérez même pas qu'elle soit là à l'heure... Genesis est presque systématiquement en retard. En même temps, ça lui taperait sur les nerfs d'arriver en avance et de se retrouver à devoir elle-même attendre.
C'est donc difficile de compter sur la vénézuélienne. Car non seulement elle n'est jamais à l'heure, mais en plus de cela, elle est très tête en l'air. Confiez-lui une mission, elle risque d'oublier dans l'heure ce qu'elle avait à faire. Elle a aussi une très mauvaise mémoire des prénoms, alors ne le prenez pas mal si elle oublie le vôtre, elle ne fait pas exprès...
On ne s'en douterait pas aux premiers abords mais clairement, derrière son apparente assurance, Genesis manque de confiance en elle. Que ce soit sur son physique ou sur ses capacités, elle trouve toujours des choses à redire. Ses seins sont trop petits, ses cheveux trop blancs, elle est trop grande... Au travail, elle a toujours peur de faire de travers. Lorsqu'elle dessine, elle n'est jamais satisfaite du résultat... Bref, Genesis se fait vivre un enfer toute seule. Sûrement lui a-t-il manqué les encouragements et le soutien de sa mère pendant son enfance, alors faire preuve de bienveillance envers elle-même, c'est tout simplement impensable.
Et puis elle est susceptible Genesis. Elle est dure avec elle-même mais elle ne supporte pas pour autant les critiques de la part des autres. Son égo est trop à fleur de peau pour pouvoir endurer les remarques. La moindre taquinerie peut la blesser, elle manque clairement d'autodérision et ne comprend pas toujours bien le second degré quand il s'agit d'elle.
Vous l'aurez sans doute compris, l'optimisme c'est pas son truc. Genesis voit toujours le mauvais côté des choses et fait rarement confiance à l'avenir. Elle a constamment le sentiment qu'elle va échouer, qu'un malheur va arriver. Alors elle a du mal à s'engager dans quelque chose de nouveau, elle avance à reculons, elle doute... Faut tout le temps la rassurer et ça peut être fatiguant à la longue. C'est une anxieuse Genesis, et ça se voit aux paquets de clopes et aux joints qu'elle s'enfile au quotidien.
Oh, et qui dit manque de confiance en soi, dit jalousie. Eh oui, comme elle se croit parfaitement insignifiante, difficile pour elle de croire qu'elle puisse avoir une amitié durable et encore moins un amour... Elle est persuadée que les autres vont finir par se lasser d'elle et la laisser tomber pour aller voir ailleurs, où l'herbe est plus verte. Alors quand elle voit ses proches nouer d'autres belles relations, elle panique, elle pense que c'en est fini pour elle. La jalousie la ronge, la colère la gagne et gare aux réflexions infectes qu'elle peut lâcher dans cet état.
Le seul terrain où Genesis parvient à reprendre confiance, c'est la drague. Eh oui, en accumulant les conquêtes, la demoiselle gonfle son égo, se rassure sur sa capacité à plaire, à maîtriser des situations. Elle dissimule tous ses complexes derrière un sourire enjôleur, des gestes assurés, entreprenants. Elle aime le jeu de la séduction, le frisson des premiers baisers, la découverte d'une nouvelle facette sur l'oreiller. Mais ces histoires restent sans lendemain.
Dans le fond, concevoir qu'une femme puisse vouloir rester avec elle, ça la dépasse. Ok, elle convient peut-être bien pour un soir, mais qui pourrait bien tomber amoureuse d'elle ? Elle a bien trop peur d'être abandonnée pour oser s'engager. Alors elle préfère multiplier les rencontres, les coups d'un soir sans jamais rester en contact avec aucune. En se barrant la première en douce, elle évite que ce soit elle qu'on abandonne. Et si une femme cherche à la revoir, elle ment ouvertement, elle donne des faux numéros, elle invente des excuses bidons... Pour se tirer d'une situation embarrassante, Genesis n'a pas peur d'inventer des bobards et lorsqu'on s'en est aperçu, cela peut devenir compliqué de lui faire confiance...
D'ailleurs c'est toute une facette d'elle qu'elle dissimule. Disons la Genesis nocturne. Sa consommation abusive de cigarettes, de marijuana et ses tatouages, il faut bien qu'elle se les paye et son salaire de factrice n'est pas toujours suffisant. D'autant qu'elle a du mal à gérer son argent, craquant facilement pour une commande de nourriture, un nouveau vêtement ou une tournée générale au bar pour ses copains. Alors il lui arrive de vendre un peu d'herbe. Ses fréquentations dans le quartier où elle a grandi lui ont malheureusement appris à se démerder dans ce commerce pour récupérer un peu d'argent. Et si Genesis est du genre à déballer sa vie sans problème, elle sait aussi devenir maître de la discrétion et du mensonge pour cacher ses petites affaires. Seuls ses meilleurs amis et ses clients sont au courant.
Genesis de la nuit, c'est aussi une fêtarde. Mais se trémousser sur des pistes de danse, ce n'est pas trop son truc. Elle passe parfois du temps dans les bars pour rencontrer des filles bien qu'elle utilise le plus souvent des applications de rencontre, plus simple pour aller droit au but. Mais ce qu'elle préfère en soirée, c'est se caler bien au chaud dans un appartement ou un squatte avec ses amis pour passer un moment à papoter, à se défoncer, à parfois faire des jeux. Généralement, la jeune femme boit raisonnablement, elle a déjà suffisamment de vices pour y ajouter l'alcool.
N'en demandez pas trop à Genesis car c'est une fainéante de première. Le ménage, la paperasse, le travail, elle aimerait bien ne jamais en entendre parler. Même prendre sa douche tous les jours lui semble un effort surhumain. Autant vous dire que traverser sa chambre est une véritable mission commando. Elle est du genre à laisser traîner ses fringues par terre, des cartons de pizza vides, une pile immense de vaisselle dans le lavabo... Pas toujours facile la vie en colocation avec elle...
Depuis son plus jeune âge, elle s'est prise de passion pour le dessin et y passe beaucoup de temps. Elle ne se sépare jamais d'un petit carnet et d'un crayon de papier qu'elle peut sortir à tout moment pour faire des petits croquis. Elle dessine de tout dans un style plutôt réaliste et sombre. Plutôt talentueuse, la demoiselle n'est pourtant pas de cet avis. Jamais satisfaite de ses créations, dont une belle partie finit à la poubelle, elle préfère garder ses dessins pour elle plutôt que de les partager.
L'hiver, ce n'est pas trop son truc à Genesis, elle aimerait bien pouvoir hiberner. Mais bon, il faut bien affronter le froid. Vous verrez les couches qu'elle accumule alors pour rester au chaud, ça en devient comique. Mais la jeune femme a bien une raison de craindre le froid, sa santé fragile. Elle passe généralement les trois quarts de l'hiver enrhumée. Au moindre coup de froid, elle tombe malade. Un virus circule dans l'air ? Vous pouvez être sûr qu'elle va le récupérer. En même temps, ça lui fait une bonne excuse pour ne pas aller travailler et pour vraiment hiberner, mais dans quel état... Elle s'en passerait bien...
Elle aime :
Les pizzas, les glaces, s'envoyer en l'air, sortir, faire la fête, fumer, les tatouages, écouter de la musique, dessiner, les jeux vidéo, les enfants, la plage, se glisser au chaud sous la couette l'hiver
Elle n'aime pas :
La discrimination et l'injustice, les bourges, le froid, arriver en avance, attendre, le travail, la lecture, le sport, les musées, le métal, la politique
Aérokinésie
En dehors de ses humeurs, Genesis maîtrise plutôt bien son don. Bien évidemment, elle ne peut pas en abuser. Lorsqu’elle utilise son pouvoir, ses membres s’engourdissent. Pour une petite utilisation, cela peut être de simples fourmillements dans son corps durant quelques minutes, mais si elle utilise son pouvoir à sa pleine puissance, elle se sent nettement alourdie et a plus de difficultés à se déplacer, comme si elle sortait d’une longue séance de natation. Si elle abuse de son pouvoir, son corps entier est douloureux et le moindre geste lui demande un effort surhumain. Cela peut durer plusieurs heures et elle peut même se retrouver les jours suivants avec des courbatures. Elle peut utiliser une dizaine de fois son pouvoir par jour s’il s’agit d’utilisations minimes (création de légères brises, arrêt du vent sur un petit périmètre d’action et une courte durée) sans que les effets indésirables ne soient trop gênants. Par contre, si elle s’en sert à pleine puissance (grandes bouraques, périmètre d’action étendu), au-delà de deux, voire même d’une seule utilisation, elle a déjà mal partout.
Un joyeux bordel
Par qui je commence ? Honneur aux absents ? J'ai nommé mon père. Ce ne fut que quelques passages en coups de vent alors que j'étais gamine. J'peux pas vraiment dire que je le connais du coup. Quand il venait, tout ce que j'entendais c'étaient les engueulades avec la daronne et puis les réconciliations sur l'oreiller... Autant vous dire que les visites de mon père, je m'en serais bien passé.
Ma mère ? Non attendez, je vous garde le meilleur pour la fin. Laissez-moi d'abord vous présenter la flopée de marmaille qui m'entourait. D'abord, j'avais ma grande sœur Elena, de deux ans mon aînée. Celle-là avait eu le droit aux deux mêmes géniteurs que moi, je ne sais pas trop si c'est une veine. Venaient ensuite ma demi-sœur Isabella et mes deux demi-frères Emilio et Vasco qu'avait eus ma mère avant de connaître notre père. Puis sont arrivés non pas un mais deux petits frères : Rafael et Juan. J'vous laisse calculer... On était sept gosses en tout. Heureusement, on n'a jamais été plus de cinq sous le même toit parce que les plus âgés sont partis avant la naissances des deux derniers. Mais ça faisait déjà un beau bordel... Vous ne serez pas surpris d'apprendre que dans la fratrie, personne n'a été premier de classe. Certains s'en sortent pas trop mal mais pour la plupart l'avenir n'est pas rose.
Avec ma grande sœur Elena, les relations ont toujours été tendues. Un jour c'était ma meilleure amie, le lendemain c'était ma pire ennemie mais on n'avait pas vraiment d'autre choix que de se supporter puisque nous partagions la même chambre. Petite, c'était mon modèle, je voulais les mêmes fringues, écouter la même musique, fréquenter les mêmes personnes. Mais Elena n'était pas du même avis, et je me suis bien souvent fait rembarrer à toujours traîner dans ses pattes.
Mon grand frère Vasco, 7 ans de plus que moi, était une vraie pile électrique. Quand il était là, on ne respirait plus à la maison. Il fallait toujours que toute l'attention soit sur lui. Il ne s'arrêtait jamais de parler et évidemment tout le monde devait l'écouter, sinon monsieur prenait la mouche. Il est souvent entré en conflit avec les petits amis de notre mère. Complexe d’œdipe mal réglé ? J'en sais rien mais ça m'étonnerait pas vu l'équilibre de notre famille...
Mon autre grande sœur, de 10 ans mon aînée, a quitté la maison à ses 16 ans. Elle a bien fait de se tirer. Je ne suis plus en contact avec et quand j'étais petite, notre trop grande différence d'âge ne nous a pas vraiment permis de nous rapprocher.
Pour ce qui est de mon plus grand frère Emilio, c'est un peu pareil, il s'est barré tôt... malheureusement pas sur la bonne voie. Étant donné qu'il a 14 ans de plus que moi, autant vous dire que je ne l'ai pas vraiment connu. Aujourd'hui tout ce que je peux vous dire c'est qu'il en prison et je ne sais pas pourquoi. Peut-être des histoires de deal, ou de vol de voiture, ou un cumul...
Maintenant que vous connaissez la fratrie au grand complet, excepté mes petits frères dont je vous parlerais tout à l'heure, je peux enfin vous parler de ma mère. La responsable de tout ce bordel. Enfin, pour le peu qu'on puisse la considérer comme responsable de quoi que ce soit, parce que pour avoir été une mère irresponsable, elle remporterait une médaille. C'était plutôt une mère attentionnée... jusqu'à ce qu'un homme entre dans sa vie. Et alors, ses enfants... oubliés, il n'y avait plus qu'un centre à son monde. On en a vu quelques-uns défiler dans sa vie, sans jamais avoir le temps de s'attacher. En même temps, il faut dire qu'elle se dégottait souvent des hommes violents, pas vraiment le genre de type auquel tu t'attaches, à part elle. Ils passaient pas mal de temps à la maison et on baignait au milieu d'une vie de couple dont on se serait volontiers passés. Et quand l'homme la quittait, bonjour maman dépressive. Alors on était là, aux p'tits soins, à essayer de combler son fichu manque affectif. Ça finissait par marcher, un temps, jusqu'à l'arrivée de l'homme suivant.
Et moi alors dans tout ce merdier ? Difficile de m'y retrouver, je vous l'avoue. Mes résultats scolaires étaient plus que médiocres. J'men foutais de l'école, je voulais juste passer du temps avec mes amis à m'éclater. Arrivée au collège, j'ai redoublé ma sixième. Je me suis rapidement mise à fumer et à sécher les cours. Je sortais pas mal. J'ai découvert mon orientation sexuelle vers mes 14 ans après quelques essais désastreux avec des garçons mais j'ai préféré éviter le drame familial en gardant ça pour moi. Et puis comment vous dire qu’au Venezuela, ce n’est pas très bien vu, alors mieux vaut être discret… Ça ne m’a pas empêché de rencontrer pas mal de filles pour passer du bon temps.
J’avais beau vouloir éviter la maison, j'y revenais toujours. Je pouvais pas laisser mes petits frères sous la responsabilité de ma mère, elle s'en occupait pas... Alors on se relayait avec ma sœur pour les chercher à l'école, leur faire à manger, les coucher tôt. Ils avaient beau être insupportables à toujours courir partout, ça me faisait du bien de passer du temps avec eux et je me serais battue pour qu'il ne leur arrive rien.
Un jour c'est allée trop loin. J'avais 16 ans. Ma mère fréquentait un nouveau type depuis quelques mois. Encore plus alcoolique et violent que les précédents. Alors que je rentrais du lycée, j'ai surpris une scène de ménage qui tournait au vinaigre. Le mec tenait ma mère par la cou et en me voyant arriver il l'a brutalement jetée à terre. D'un air glacial, il m'a demandé de déguerpir. Malgré la peur qui me tordait l'estomac, je me suis approchée, le défiant du regard, ma rage surmontant ma crainte :
- C'est toi qui dégages, connard. Ou j'te jure que j'appelle les flics.
L'homme s'est rué sur moi, le poing levé. Et alors que je dissimulais mon visage derrière mes bras pour me protéger des coups, j'ai senti un étrange engourdissement traverser tout mon corps. J'ai rouvert les yeux et j'ai contemplé sans comprendre l'homme se faire projeter en arrière pour atterrir dans le meuble de la cuisine près de ma mère qui se relevait abasourdie pour observer la scène. L'homme s'est redressé avec difficulté, sonné et une pointe de panique lisible dans son regard. Il a semblé hésiter un instant avant de prononcer ces quelques mots d'une voix tremblante :
- C'est moi qui vais appeler les flics, sorcière ! Tu vas avoir de mes nouvelles, crois-moi ! Et toi aussi ! cracha-t-il en direction de ma mère.
Il n'a pas demandé son reste et s'est enfui en courant. Je n'en revenais pas de ce qui venait d'arriver, tout comme ma mère. Nous sommes restées plusieurs minutes silencieuses, avant qu'elle prenne la parole :
- Qu'est-ce que... Qu'est-ce que tu as fait Genesis ? ... Tu... Tu possèdes des pouvoirs ?
Je pouvais lire la peur dans son regard. Ma propre mère avait peur de moi. Moi-même, j'étais effrayée par ce qu'il venait de se passer. Nul n'ignorait ce qui arrivait aux "dotés" dans le pays. Ils étaient envoyés dans des "centres spécialisés"... pour ne pas dire des prisons, ou des camps de concentration, car on ne savait pas vraiment ce qu'il s'y passait, mais on préférait fermer les yeux. Une chose était sûre : personne n'avait envie d'atterrir là-bas.
- Je.. Je sais pas maman... Je peux pas rester là... J'suis désolée...
Sous le regard de ma mère sanglotant, je me suis ruée dans ma chambre pour réunir à la hâte quelques affaires dans un sac à dos. J'ai serré fort ma mère dans les bras, et malgré ses protestations, je me suis dirigée vers la sortie.
- Genesis... Ne pars pas... On peut trouver une solution...
- Non maman. Je dois partir. Si l'autre appelle vraiment les flics, je suis foutue. Il est pas question que je finisse ma vie en prison. Embrasse Juan et Rafael pour moi...
Je me suis enfuie, les larmes aux yeux. Je n'avais même pas pu dire au revoir à mes frères et à ma sœur qui devait être en train de les ramener de l'école. J’ai filé chez mon meilleur ami Eloy qui n’habitait pas très loin. Nous nous sommes enfermés dans sa chambre et je lui ai expliqué la situation en vitesse. Il a halluciné en apprenant mon pouvoir et a d’abord trouvé ça génial avant de songer aux conséquences que cela aurait sur ma vie. Nous nous sommes renseignés sur internet pour trouver un lieu où je pourrais me réfugier et nous avons découvert l’existence de l’île Tapë Roa qui accueillait les dotés du monde entier. Eloy dealait depuis quelques années et avait par conséquent pas mal d’argent en liquide. Il me donna presque tout ce qu’il avait pour que je puisse me payer un billet d’avion pour le premier vol en direction de l’île et que j’ai de quoi subvenir à mes moyens en arrivant sur place. Je l’ai remercié de tout mon être, l’ai serré fort dans mes bras et je suis partie, la mort dans l’âme
La suite s’est enchaînée à une vitesse affolante pour moi. J’étais rongée par la tristesse de quitter tous ceux que j’aimais. Avant de partir, j’avais envoyé un long sms à ma sœur Elena pour tout lui expliquer. Je lui avais fait promettre de veiller sur nos petits frères. Puis j’avais jeté mon téléphone de peur que la police ne me retrouve avant mon arrivée à l’aéroport. J’ai réussi à prendre l’avion sans encombre, et je suis arrivée à Tapë Roa, âgée de 16 ans seulement, seule, désemparée, encore épouvantée par la découverte de mon pouvoir que je ne maîtrisais pas.
Comme j’étais mineure, j’ai été prise en charge par une assistante sociale et placée dans un pensionnat pour finir mes années de lycée. J’avais toujours été une piètre élève mais par chance j’avais de bonnes bases en anglais… Enfin, je croyais. Je ne vous cache pas que les premiers temps, j’ai galéré à m’intégrer à cause de la barrière de la langue. Déjà qu’avant j’avais du mal à suivre en cours, là, je ne comprenais carrément plus rien. Et pour couronner le tout, avec mon accent, les autres avaient aussi du mal à me comprendre. Au bout de quelques mois, j’ai réussi à bien m’en tirer pour le quotidien, mais il m’a fallu bien deux ou trois ans pour me sentir vraiment à l’aise avec l’anglais. Mes notes en cours étaient désastreuses, et ce dans toutes les matières, excepté en LV1 où j’avais choisi l’espagnol, ma langue natale, tentative miséreuse pour remonter ma moyenne. Je me suis rapidement fait une nouvelle bande d’amis avec lesquels traîner hors des heures de cours et faire les 400 coups. Mon arrivée dans un nouvel environnement ne m’a pas fait perdre mes vieilles habitudes et j’ai repris mes déboires avec mes nouveaux copains. J’ai collectionné les heures de colles pour avoir séché les cours ou pour « comportement inadapté » dans l’enceinte de l’établissement. À côté, je me suis vite créé un réseau pour vendre du shit et me faire un peu d’argent de poche, car ce n’était pas ma mère qui risquait de m’en envoyer.
Par chance, mon cursus scolaire comprenait la matière Maîtrise de Dons, la seule qui m’intéressait réellement. J’ai pu découvrir le pouvoir d’Aérokinésie qui dormait en moi depuis toujours. Personne n’avait pu expliquer pourquoi j’étais née avec des cheveux blancs comme la neige. J’apprenais enfin que cela était dû à mon pouvoir. L’indice était là, depuis toujours, mais je ne m’étais jamais doutée que j’avais un don. J’avais été énormément complexée par la couleur de mes cheveux pendant des années, mais ici, cela ne choquait plus personne. Il m’a fallu du temps pour apprendre à bien cerner et à maîtriser mon don, cela au prix de grands efforts que je n’avais pas l’habitude de fournir. Mais pour une fois dans ma vie, je me suis appliquée dans une matière scolaire et j’ai appréhendé peu à peu mon pouvoir.
Lorsque j’ai eu 18 ans, par miracle, je ne m’étais pas encore fait renvoyer du pensionnat, et j’ai saisi mon indépendance au vol pour partir de mon plein gré alors que je n’étais qu’au milieu de mon année de première. J’ai squatté les premiers temps chez des potes avant de me dégotter un job de factrice qui ne demandait heureusement pas de diplôme. Comme j'envisageais difficilement de vivre seule, j’ai ensuite trouvé une colocation dans le quartier ouest de la ville, pour profiter de la vie nocturne là-bas.
Voilà deux ans que je mène ma petite vie indépendante. Le métier de factrice est loin d’être celui dont je rêvais, mais au moins je suis tranquille. J’ai ma fourgonnette pour faire mes tournées et pas de responsable sur le dos toute la journée pour me casser la tête. Je ne suis pas à plaindre. Il m’arrive aussi de vendre un peu d’herbe pour arrondir les fins de mois et me faire plaisir. Ma famille me manque. Mais je sais que je ne pourrais probablement jamais remettre les pieds au Venezuela. Entre mon don et mon homosexualité, c’est comme si j’étais considérée comme ennemie publique là-bas. Elena a réussi à venir me voir en vacances l’été dernier pour la première fois. J’étais folle de joie de la revoir. J’espère qu’un jour mes frères aussi viendront me voir. Tout comme Elena et ma mère, je les appelle souvent en visio pour revoir leurs bouilles. C’est dur de les voir grandir si loin de moi… Mais je m’adapte à ma nouvelle vie.
- Cal L. GrayCo-fonda • J'ai bu la tasse chef
- Messages : 1214
Date d'inscription : 24/08/2019
Re: Genesis Alvarado, tempête ambulante
J'espère que tu t'y plairas ~ (j'adore le taff de ton perso) (parfait pour récolter les potins qui traînent /out)
A très vite
_________________
Râle en #313131
- Spoiler:
- Aimé LochlainnBubulletintamarre
- Messages : 213
Date d'inscription : 09/02/2021
Re: Genesis Alvarado, tempête ambulante
- Genesis Alvarado
- Messages : 19
Date d'inscription : 08/12/2021
Localisation : En bonne compagnie
Re: Genesis Alvarado, tempête ambulante
Je ne l'ai pas précisé mais ma fiche est terminée. ^-^
- Philippa Mullins
- Messages : 633
Date d'inscription : 01/04/2021
Re: Genesis Alvarado, tempête ambulante
Si ta fiche est terminée, je t'invite à le mentionner juste ici : fiche terminée ; ça nous permet de n'oublier personne
- Nikolai BrynjolfCo-fonda
- Messages : 137
Date d'inscription : 22/08/2019
Re: Genesis Alvarado, tempête ambulante
► Fiche de Liens
► Demande de Rp
► Messagerie
Et si tu veux un avatar, ou t'amuser, ou juste voir pour des rp plus importants comme les missions, c'est par ici !
► Missions
► Création
► Flood
_________________