- Mallaury DelorsCo-fonda • adopteunperso.com
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Date d'inscription : 24/08/2019
Mallaury Delors
26 ans, 1er novembre 1995 • M • 1m80, visage androgyne, stature gracieuse, musculature fine et ferme, bien dessinée • Yeux noirs, bridés, longs cils • Cheveux aile de corbeau teints en rose, souples et soyeux • Peau de porcelaine, claire, typée asiatique • Lobes percés, ne porte pas toujours de boucles • Voix douce et grave, harmonieuseÉtudes majeures : Médecine • Études mineures : Neuroscience, Chimie, Psychologie • 8ème année, interne au CHU de Tapë Roa et au Centre d'Aide aux Dotés • Nationalité franco-tapë roan • Parle le français en langue natale, un très bon anglais britannique, et un espagnol acceptable
• Asexuel : il ne ressent ni désir ni attirance sexuelle envers autrui ou lui-même. Il s'agit d'indifférence, mais pas de rejet, de honte ou de dégoût. Il n'éprouve pas beaucoup de plaisir non plus.
- Deeper in his head :
- Mallaury, c'est ce garçon qui se tient à l'écart avec deux livres ouverts sur ses genoux, quinze feuilles de cours dans les mains, et parfois une paire d'écouteurs vissés dans les oreilles. Dépeint ainsi, il n'a pas l'air très commode ou intéressant à côtoyer. Mais en passant outre son air taciturne pour tenter une approche amicale, il se révélera probablement bien plus sympathique que de prime abord.
Derrière son attitude fermée et son souci permanent de ne pas commettre d'impair, se cache en réalité un jeune homme pas très différent de n'importe qui ; multi-facette, avec un brin d'humour qui surprend aisément, des hobbies variés, et surtout dans son cas, beaucoup de gentillesse. Plus il devient proche de quelqu'un, plus il peut étonner par des initiatives taquines, voire décomplexées, dans la limite de ce qu'il pense être tolérable. Il a toujours de la douceur à accorder à ceux en démontrent le besoin, et leur venir en aide est presque une seconde nature. Il est particulièrement sensible au mal-être d'autrui et il cherche à tirer tout le monde vers le haut... Qu'importe si lui s'enfonce.
Car s'il encourage à la confession son entourage, lui ne s'étend pas sur les raisons de ses moments de pessimisme, de tristesse, d'isolement, lui qui normalement recherche la compagnie malgré son air solitaire. Il espère juste qu'on les lui pardonne, et que l'on passe à autre chose, que l'on revienne au plus vite à des instants plus radieux sans poser de questions. Il intériorise ses peines par crainte du jugement, et aussi parce qu'il considère que c'est un lot dont il ne pourra jamais se délester, qu'il doit donc faire avec. Car se plaindre ne l'allégera en rien, ou si peu.
Il ne faut cependant pas s'attendre à ce que sa timidité, sa bienveillance ou ses failles fassent de lui une potentielle victime en cas d'agression physique ou verbale. Le jeune homme ne provoque jamais... mais dans ses retranchements, il peut riposter, plus sévèrement encore s'il s'agit de défendre quelqu'un d'autre que lui-même. Il serait mal avisé de le prendre seulement pour un peureux lorsqu'il préfère la diplomatie, ou de croire qu'il bluffe lorsqu'il prévient patiemment qu'il n'a pas envie d'en venir aux mains.
Flux de douleur
Il est aussi capable d'alimenter ou de réduire les flux d'une ou plusieurs personnes de son choix aux alentours, ce qui a pour effet d'exacerber ou d'apaiser leurs maux. Si quelqu'un dont il manipule le flux de douleur sort de son champ de détection, celui-ci revient à son état initial plus ou moins brutalement en fonction des ressentis personnels et de la force de l'emprise. Il peut en maintenir une de faible intensité assez indéfiniment, mais influencer drastiquement le niveau de douleur de quelqu'un l'épuise. Il ne peut pas faire apparaître une douleur de nulle part, ni en faire disparaître une complètement, ni substituer un type par un autre.
Toucher peau contre peau une ou des personnes renforce la maîtrise de sa capacité de manière considérable : qu'il le veuille ou non, il est alors capable de déterminer avec précision les types et le nombre de douleurs, ainsi que la localisation d'afflictions physiques, mais toujours pas les causes. Il peut aussi en modifier l'intensité à l'extrême, de la quasi-disparition à des niveaux intolérables. Au summum de sa puissance, le coût énergétique demeure dérisoire s'il se restreint à trois individus ou moins à la fois, pendant un maximum de huit heures d'affilée dans une journée – il peut monter à douze heures s'il se focalise sur une unique cible. Si le contact physique est rompu, tout s'annule s'il ne prend pas le relais à distance dans sa zone d'action.
Son pouvoir n'a en revanche aucun effet sur lui-même, et s'avère être dans son cas plus proche d'une malédiction, puisqu'il lui fait endurer des peines affectant à la fois son corps et son esprit, indéfinissables et intraitables. Il s'adonne à des activités physiques régulières pour conserver une bonne résistance, et il se fait suivre psychologiquement. Il voit également un désavantage majeur concernant le potentiel addictif du don auprès de ceux qui bénéficient de sa facette positive, et les traumatismes pouvant naître chez ceux endurant son aspect négatif. Pour finir, bien qu'heureusement pour lui, il n'est pas sujet aux douleurs qu'il capte, un trop plein de signaux reçus engendre le même type de fatigue que rester en plein brouhaha sonore trop longtemps.
Chaque douleur est une mémoire.
— ... Allo ?... C'est ta belle-sœur... Oui, ça faisait longtemps... Comment vas-tu ?... Ça peut aller, je crois... Quoi de neuf ?... Oh, c'est une bonne nouvelle, oui... Ah bon ? Quand ?... Mh-mmh... C'est super, oui...
De ses poumons écrasés par l'affaissement de son propre corps, s'échappait une voix sans aucune amplitude. L'index de sa main libre s'entortillait autour d'une mèche de sa longue chevelure noire et la malmenait avec une nervosité apparente.
— Écoute, je... Je me demandais si, pendant les grandes vacances, vous auriez un peu de temps pour... permettre à Mallaury de venir chez vous et...
Elle se tut soudainement et se voûta davantage, comme si elle venait de recevoir un coup. Ses doigts se crispèrent dans ses cheveux et tirèrent avec faiblesse.
— S'il te plaît, l'affaire de quelques semaines... quelques jours... Je t'en supplie, je... Non, non je ne t'ai pas appelé juste pour ça, je... Je suis désolé, mais j'aurais vraiment besoin que... Allo ? Allo !...
Son bras éloigna l'appareil de son visage, puis retomba mollement à côté d'elle. Un bruit sourd indiqua la chute du combiné sur le tapis. Il s'écoula plusieurs minutes durant lesquelles elle demeura immobile, statufiée. Puis ses épaules se secouèrent avec irrégularité, et quand elle finit par se pencher complètement en avant dans une plainte à crever les cœurs, il fit demi-tour en courant pour s'enfermer dans sa propre chambre.
Il était assis en haut des escaliers, invisible. D'ici, il pouvait entendre son père au téléphone dans le salon. Bien qu'il ait raté le début de la conversation, il devinait parfaitement de quoi il parlait avec une telle fatigue dans la voix.
— ... Il en va surtout de sa santé... Ça ne peut plus durer, non... Ils viendront le chercher dans deux semaines, avant qu'elle ne rentre de l'hôpital... Oui... C'est assez loin... Attends, attends, je sens sa présence, je vais lui demander de retourner se coucher.
Mallaury n'attendit même pas l'appel exaspéré de son prénom pour s'enfuir précipitamment et disparaître sous les couvertures de son lit.
Le hurlement fut déchirant au moment où il se cramponna à sa main. Il en fut saisi jusqu'au plus profond de ses entrailles, lui donnant la nausée comme si on les lui tordait. Il éclata en sanglots, demanda maintes et maintes fois pardon en reculant le plus loin possible de la masse tremblante et gémissante qu'était devenu son père, se tenant le bras comme s'il le lui avait brisé. Quand finalement il retrouva suffisamment de calme pour se mouvoir, aidé par l'un des inconnus arrivés ce matin, c'est un regard terrifié qu'il renvoya à son fils avant de disparaître dans la maison, en grattant une piqûre d'insecte près de son coude comme s'il s'agissait d'un zona. Telle fut la dernière vision de Mallaury avant qu'il ne se laisse emmener dans la voiture destinée à le conduire loin de chez lui.
Moins de fatigue. Moins de pertes de contrôle. Moins de froncements de sourcils incommodés ou de mâchoires crispées en sa présence. Mais toujours autant de regards méfiants. Surtout de la part des autres enfants, qui contrairement aux adultes, n'avaient pas besoin de se forcer à l'accepter ou à le côtoyer. Autour de lui, au fil des années, s'était dessiné un périmètre de sécurité invisible au centre duquel il demeurait cruellement seul. Et il était certain que même le jour où son talent serait complètement dompté et inoffensif, cela ne changerait pas : sa réputation était faite, et les rumeurs auraient tôt fait d'être colportées aux nouveaux par les anciens.
Ne t'approche pas de lui si tu as une égratignure qui pique un peu. Ne t'approche pas de lui si tu as un peu mal au ventre. Ne t'approche pas de lui si tu te sens un peu triste.
Une fois, il m'a tiré les cheveux, et ça faisait mal comme s'il était en train de m'arracher la tête.
Il traîna du pied avant de rejoindre la silhouette qui l'attendait dans le hall. Il était capable de la reconnaître, mais elle ne lui paraissait pas moins étrangère. Plus vieille que dans ses souvenirs, peut-être. Il arriva à hauteur de son père. Mallaury n'avait rien à lui dire. Lui non plus. Probablement en venait-il à se demander ce qu'il faisait là. Pourtant, il n'avait pas le choix que de le récupérer. L'établissement avait certifié qu'il démontrait d'une maîtrise stable de ses pouvoirs et que par conséquent, ils ne représentaient plus un danger. Il n'y avait plus de raisons pour qu'il ne puisse plus vivre chez ses parents.
Il s'installa sur la banquette arrière de la voiture. Le moteur vrombit et les paysages défilèrent. Il y a cinq ans, il avait vu les mêmes en sens inverse, depuis un siège auto dont il n'avait plus besoin désormais. Il entrait dans l'adolescence.
— Comment va maman ?
Ces mots franchirent ses lèvres après trois heures de route. Il capta le regard de son père dans le rétroviseur. Un ange aux ailes lourdes passa.
— Elle va mieux.
Le silence dura jusqu'à ce qu'ils se garent devant leur maison. Elle apparut sur le seuil, arborant un sourire en le voyant descendre du véhicule. Un sourire malhabile, anxieux. Mais un sourire quand même. Alors il tenta de lui en rendre un, tout aussi peu convaincu, mais avec une volonté sincère d'essayer de reconstruire quelque chose.
Seule sa mère parvenait à comprendre réellement ce qu'il ressentait. Ce que cela fait, de vivre avec une... chose qui te pollue le corps et l'esprit, qui fait passer tout ce que tu aimes au travers du filtre de l'insipidité et du vide de sens, jusqu'à l'interposer entre toi et ton miroir. Pour elle, ça avait un nom et un traitement. Pas pour lui. Mais elle était son pilier, celle qui l'écoutait et le rassurait, maintenant qu'elle en avait retrouvé la force et que lui ne la tirait plus vers le bas, malgré lui. Elle était la seule à lui soutenir que ce n'était pas, et que ça n'avait jamais été de sa faute. Son père, lui, avait toujours du mal. Et le reste de leur famille se sentait mieux en se tenant éloigné dans des idées préconçues.
Retourner dans un collège classique avait été une épreuve difficile. Certes, il ne faisait plus "mal" à ses camarades par inadvertance, il ne dégageait plus cette "aura" écrasante qui faisait fuir tout le monde, et l'établissement était assez grand et loin de son ancienne école primaire – celle qu'il a de toute façon quittée assez tôt pour intégrer le centre spécialisé l'ayant aidé à contrôler sa singularité génétique – pour qu'il se fonde dans la masse anonyme, sans passé et ragots compromettants. Or il demeurait l'élève "fantôme", qui disparaissait souvent à l'infirmerie, qui ratait parfois des journées entières de cours, et ne semblait jamais à l'aise avec personne.
Malgré tout, il était parvenu à se faire quelques amis et même à se forger auprès de certains une réputation tout à fait inverse de celles dont il avait l'habitude autrefois. Pouvoir endiguer les douleurs au lieu de seulement les accentuer, ça aidait à se faire apprécier, dans certains cas. Dans d'autres, plus rares heureusement, faire comprendre qu'une simple claque pouvait faire aussi mal qu'un crochet du droit était pratique.
Sa vie était enfin devenue à peu près normale. Vivable, tout simplement. Il s'estimait même plutôt épanoui, malgré son fardeau quotidien. Il pouvait enfin révéler aux autres une nature plus ouverte, bien que ponctuée de phases d'irritabilité, de tristesse soudaine. Néanmoins, au fil des ans, il s'endurcissait. Surtout au lycée, où le regard des autres devint si important qu'il acheva de tout intérioriser.
La gifle ne le fit pas réagir. La douleur physique n'avait plus vraiment d'emprise sur lui, il était devenu capable de l'ignorer, à force de subir son omniprésence. Mais la douleur morale, elle, ne pouvait être occultée. Il leva les yeux vers son père avec un regard d'autant plus affligé que le sien était furieux.
— Pourquoi tu lui fais subir ça ?
Il l'accusait. Systématiquement. Mais Mallaury ne pouvait lui fournir d'autre réponse que celle qu'il ne voulait jamais entendre.
— Je n'ai rien fait du tout.
Il n'avait rien à voir avec ses rechutes. Au contraire. Il essayait toujours de soulager la peine de sa mère quand il était avec elle. Mieux que quiconque, il savait à quel point les nuages au-dessus de sa tête étaient denses et gris. Elle ne pleurait pas parce qu'il précipitait ses démons sur elle, mais parce qu'il lui était impossible de les tenir éloignés pour toujours.
Il prit une autre gifle et cette fois, ses yeux se vidèrent de toute émotion. Qu'il proteste, qu'il se mette en colère, qu'il tente d'expliquer, ça n'avait rien changé, et ça ne changerait probablement jamais rien. Mieux valait encaisser sans un mot jusqu'à ce qu'il s'en aille ; plus que deux mois, et il entrerait à la D.W.I Academy.
« Je t'aime. »
Ce furent les derniers mots qu'elle prononça au téléphone. Il ne sonna pas le lendemain. Le surlendemain, tard dans la nuit, son père était au bout du fil. L'échange fut bref. À vrai dire, Mallaury se rendit compte qu'il avait écouté beaucoup plus longtemps la tonalité indiquant qu'il avait raccroché. Assis sur son lit, voûté vers l'avant, sa main retomba sur les draps et l'appareil rebondit au sol. Il releva les yeux vers le reflet monochrome que lui renvoyait la fenêtre de sa chambre universitaire, à peine éclairée par un vieux plafonnier.
Il clôt ses paupières et derrière celles-ci, il eut la vision fugitive d'une cascade de cheveux de jais dans le dos d'une silhouette assise, entraperçue dans l'embrasure d'une porte. La plainte qui résonna était semblable à celle dans ses souvenirs. Mais c'étaient bien ses propres cordes vocales qui souffraient.
— ... Salut maman. Je n'ai pas eu l'occasion de te rendre visite l'an dernier, désolé, c'était dur avec la fac.
Il arrangea les fleurs dans le vase qu'il venait d'acheter avant de le poser à côté d'une photo de lui, enfant, dont elle avait toujours possédé une miniature dans son portefeuille.
— J'ai réussi à entrer en médecine, finalement, même s'il m'a fallu redoubler pour ça. Je veux juste que tu saches que tu n'y es pour rien. Il n'y avait plus de places disponibles et je ne voulais pas entrer dans un autre cursus, donc j'ai tenté d'obtenir un meilleur classement, c'est tout.
Plusieurs secondes s'écoulèrent, durant lesquelles il regarda ses propres mains, croisées au creux de ses reins alors qu'il restait debout, en balançant son poids d'une jambe sur l'autre.
— Je ne sais pas s'il te raconte des choses quand il vient te voir, mais papa essaie d'aller mieux. On ne se parle pas beaucoup, pour ne rien changer, mais je sais qu'il a recommencé à chercher du travail. Il était enfin d'humeur à me voir pendant ces vacances. C'est lui qui m'a payé le billet d'avion pour venir.
Lui porter de telles nouvelles parvint à le faire un peu sourire. Il décida finalement qu'il serait plus avisé de s'asseoir quelques instants, bien qu'il préférât ne plus prononcer mot. Il mêla ses longs doigts aux siens, les pressa doucement contre sa paume pour leur transmettre sa chaleur. Le temps passa.
— ... Je vais devoir y aller. Je reviendrai te voir dès que possible. Je t'aime.
Il se redressa, écarta quelques mèches corbeau de son front, et y déposa un baiser. Son flux de douleur était incroyablement paisible. Aussi discret et régulier que le bip de l'électrocardiographe.
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